André Straus,

Structures financières et performances des entreprises industrielles en France dans la seconde moitié du XXe siècle

L’analyse de la croissance économique est souvent construite à partir de variables macroéconomiques. Pourtant, celle-ci doit aussi s’appuyer sur des explications d’ordre microéconomique. De ce point de vue, l’étude des ressources financières des entreprises nous permit de mieux comprendre certaines des caractéristiques de la croissance française. L’évolution des ressources financières des entreprises doit être replacée dans le contexte de la mise en place des circuits de financement au sein de l’économie française. Au développement d’une économie d’endettement, au poids de l’intermédiation, au retour de l’autofinancement correspondent l’utilisation de ressources financières très liquides, une montée puis un recul des dettes dans les bilans des entreprises. Cependant, une constatation empirique ne peut suffire à expliquer cette évolution. L’article s’intéresse aussi aux modèles théoriques qui fondent les choix de financement des dirigeants d’entreprise. Trois points sont abordés: le rôle du profit dans les comportements d’investissement, les relations entre l’effet de levier et la solvabilité des entreprises industrielles et enfin l’évolution des comportements financiers des entreprises.

The analysis of economic growth is often conducted with a macroeconomic approach. Nevertheless, it also has to be explained with microeconomic arguments. According to this point of view, the study of an enterprise’s financial resources may help us to understand some characteristics of French economic growth. The evolution of the firm’s resources should be explained by looking at the evolution of the French financial circuit. In regard to the development of an indebted economy, of the weight of intermediation, of the return of self-financial reliance, we can find very liquid financial resources, a rise and a drop of a firm’s debts. But an empirical explanation is not enough to describe this evolution. This article makes a three-point analysis of theoretical models: the role of profit in investment decisions, relations between level effect and industrial firms’ solvency, and finally, the evolution of enterprises’ financial behavior.