Pierre-Cyrille Hautcoeur,
L’autofinancement: questions de méthode et tentative de cadrage macro-économique pour la France (1914-1990)
Il existe une préférence pour l’autofinancement liée aux imperfections de marché financier, mais aussi à la persistance de l’entreprise individuelle. De plus, jusqu’en 1949, les données statistiques sont incertaines. D’une étude menée sur les opérations financières des entreprises françaises cotées à la bourse de Paris il ressort que le rôle de l’autofinancement a beaucoup diminué après 1914. Entre les deux guerres, les secteurs nouveaux procèdent à de massive émissions boursières tandis que diminuent les taux d’autofinancement des secteurs traditionnels. Après le second conflit mondial, se succèdent deux phases: la première, d’autofinancement élevé, jusqu’aux années 1970; la seconde, de baisse de cet autofinancement, après cette date. Mais les clivages sectoriels subsistent, entre secteurs amont à forts investissements et autofinancement faible et secteurs aval moins endettés, plus profitables mais non plus productifs.
A preference for self-financing may be noted, this being linked to the deficiencies of the financial market, but equally to a persistent tradition of privately owned businesses controlled by one entrepreneur. It should be added that, up to 1945, statistical data are scarce. From a survey of financial transactions of firms publicly quoted on the Paris Stock Exchange, it appears that the part played by self-financing fell away sharply from 1914 on. In the interwar years, new economic sectors went ahead with massive share issues, whereas the self-financing ratio of traditional sectors was undergoing a downturn. After the Second World War, two successive stages may be noted: an initial phase of high self-financing ratios, up to the 1970s; and a second phase of falling off in self-financing, from then on. Sharp sectional differences are still in evidence however, as between firms in upstream sectors–showing high investment and moderate self-financing–and the less heavily indebted, more profitable, though not more productive downstream sectors.