André Grelon,
Écoles de commerce et formations d’ingénieurs jusqu’en 1914
Quand l’enseignement technique supérieur se met en place dans le premier tiers du XIXe siècle était-il possible alors d’élaborer un mode de formation prenant en compte aussi bien les sciences physico-chimiques appliquées à l’industrie que les questions de nature économique et commerciale? Il n’est pas sûr que les promoteurs de cette filière d’enseignement aient eu cette vision stratégique, néanmoins une telle orientation eût été envisageable si, par exemple, le Conservatoire des arts et métiers avait délivré un diplôme d’ingénieur. On sait qu’il n’en a rien été et que les formations en sciences appliquées et celles en sciences économiques et commerciales ont connu des développements séparés avec des contenus radicalement différents. Le modèle de l’école d’ingénieurs développé par l’École centrale des arts et manufactures devient néanmoins la référence pour tous les établissements de ce type. Les écoles de commerce créées à la fin du siècle seront elles aussi amenées progressivement à reproduire ce qui devient la forme canonique de l’enseignement supérieur technique français.
When post-baccalaureate technical education appeared in the first third of the 19th century, was it possible at the time to develop an educational program which included both the industrial application of physics and chemistry and also economic and commercial subjects? It is unlikely that the originators of this type of education had this strategic viewpoint, but such an approach would have been possible if, for example, the Conservatoire des Arts et Métiers had conferred the degree of « ingénieur. » Such was not the case and the training in applied sciences, on the one hand, and business and economics, on the other, followed separate paths with totally different content. The educational program developed by the École Centrale des Arts et Manufactures for « ingénieurs » eventually became the standard for all such schools. The business schools founded at the end of the century also progressively tended to follow what was to become the canonical form of higher level technical education in France.